Le Tour des sept Croix 2015
C’est ce dimanche 20 septembre qu’au son de la voix de Francine et Pierre, que s’ébranla cette énième édition des processions des mouscronnois.
Ce cortège en l’honneur de Notre-Dame des sept douleurs, seconde patronne de notre ville, trouve son origine aux environs des années 1524-1525. Bien qu’animée et déjà présidée à l’époque par des notables de notre région, nous avons perdu la mémoire des promoteurs de ce beau culte mariale dans les méandres de l’histoire.
Au cours des siècles qui allaient suivre, cette procession allait peu à peu se dégarnir par le nombre de ses participants. Et, c’est, en septembre 1937, que des jeunes de l’Association Catholique de la Jeunesse Belge (A.C.J.B.) allaient lui donner une nouvelle impulsion, en réinsufflant un souffle nouveau lors d’une manifestation de foi à la Croix Danel, et où ils firent le serment de fidélité au Christ en entonnant des chants.
Dans les années qui suivirent, la procession allait connaître parfois de dramatiques bouleversements. Voici quelques anecdotes :
Le 3 septembre 1939, débute le Second conflit Mondial par la déclaration de guerre commune de la France et de l’Angleterre, suite à l’invasion de la Pologne par les armées Nazis. Le 15 de ce même mois, environ 6.000 personnes participent au Tour des sept Croix pour demander que cesse le fléau de la guerre.
Le 21 septembre 1940, alors que notre ville est occupée par les forces allemandes, six mille personnes jalonnent nos rues pour visiter toutes les Croix.
- Le 3 septembre 1939, débute le Second conflit Mondial par la déclaration de guerre commune de la France et de l’Angleterre, suite à l’invasion de la Pologne par les armées Nazis. Le 15 de ce même mois, environ 6.000 personnes participent au Tour des sept Croix pour demander que cesse le fléau de la guerre.
- Le 21 septembre 1940, alors que notre ville est occupée par les forces allemandes, six mille personnes jalonnent nos rues pour visiter toutes les Croix.
- Le 1erseptembre 1942, Monseigneur Lamiroy permet aux mouscronnois d’invoquer Notre-Dame comme seconde patronne et protectrice de notre ville.
- Pendant cette année 1942, l’occupant interdit toutes formes de rassemblement, par conséquent le pèlerinage le fut également. Néanmoins, le 20 septembre de cette année, les mouscronnois le firent malgré-tout d’une manière plus particulière ou en privé, tandis qu’un groupe de 300 personnes, malgré l’interdiction de l’occupant, firent le Tour des sept Croix en priant et en chantant.
- En septembre 1943, les fidèles firent le pèlerinage d’une façon clandestine et individuelle.
- Le 14 septembre 1944, notre ville est libérée par les troupes anglaises-canadiennes. Aussitôt, le 17 septembre, les pèlerins se rassemblent d’un seul cœur et d’une même voix pour déambuler dans les rues de Mouscron à la suite de Notre-Dame. Ils étaient au nombre de dix mille à participer ce pèlerinage de la libération qui plus tard fut reconnu dans l’histoire de notre ville comme étant : « Le Pèlerinage de la Reconnaissance. » À ce même moment, se déroulait la difficile et meurtrière bataille d’Arnhem en Hollande. Aujourd’hui, les témoins encore vivants se rappellent les nombreux passages dans le ciel des gros avions de transports Douglas C-47 Dakota Skytrain alliés qui passaient au-dessus de leurs têtes, en transportant ou en tirant de nombreux planeurs Waco et Horsa, contenant les troupes de renforts pour la Hollande. La prière des pèlerins, à lu vue de ce spectacle de force, fut encore plus pieuse et profonde en pensant à tous ces jeunes soldats qui étaient acheminés vers une mort violente et certaine.
- Le 16 septembre 1945, notre pèlerinage devint « le pèlerinage de la victoire. » Il fut un témoignage de reconnaissance pour le retour de nos prisonniers.
- Et bien d’autres… et bien d’autres… et bien d’autres !
Le 20 septembre 2015, il y a quelques jours, près de 175 mouscronnois ont cheminés à la suite de Notre-Dame.
Il est quinze heures, des voix retentissent dans la sonorisation de voiture, c’est Francine et Pierre, ils nous aident à méditer la prière du Rosaire au cours de notre pèlerinage :
LA PROPHETIE DE SYMEON.
Ses parents portèrent l’enfant Jésus à Jérusalem pour le présenter au Seigneur … Syméon le prit dans ses bras, le bénit et dit à Marie sa mère : « Toi-même, un glaive te transpercera l’âme. » (Luc 2, 22.28.35)
Que sera cet enfant ? Tant de choses en sa vie posent question ! Et Marie ouvre son cœur à l’espérance que lui inspire sa foi. Elle redit, comme à l’annonciation : « Qu’il me soit fait selon ta parole. » Que sera cet enfant ? Dans quel monde a-t-il vu le jour ? C’est le cri, souvent angoissé, de jeunes parents face à la dureté de la vie. Vierge Marie, donne-nous de vivre la confiance comme toi-même as pu la vivre … Je vous salue, Marie …
LA FUITE EN EGYPTE.
« Joseph se leva, prit avec lui l’enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte » (Matthieu 2,14)
On attendait un Messie qui sauverait le peuple, et c’est lui qu’il faut mettre à l’abri en fuyant dans un pays étranger. De par le monde, des millions de réfugiés ont dû fuir leur pays, leur terre, pour vivre à l’étranger dans une terre dite d’accueil ou parfois dans des camps, sans espérance. Vierge Marie, donne-nous de saisir mieux la réalité des réfugiés et des immigrés. Je vous salue, Marie …
LE RECOUVREMENT AU TEMPLE.
« Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Luc 2,49)
Parole dure à entendre pour une maman devant la vocation exceptionnelle de son Fils : Jésus, désormais, ne lui appartient plus. Moment difficile pour bien des parents que celui où leur grand enfant prend son envol, son indépendance. Est-ce bien pour cela que nous l’avons éduqué ? Vierge marie, conduis tous les jeunes sur le chemin de ton fils Jésus. Je vous salue, Marie …
JESUS RENCONTRE SA MERE SUR LE CHEMIN DU CALVAIRE.
« Ils se saisirent de Jésus Portant lui-même sa croix Jésus sortit et gagna le lieu-dit du crâne, qu’en hébreu on nomme Golgotha. » (Jean 19,17)
C’était donc là qu’il fallait arriver ! Quelle épreuve pour Marie de voir cette vie exceptionnelle se terminer par un si lamentable échec. Mais Marie n’abandonne pas Jésus sur le chemin de la mort. Elle veut être avec lui jusqu’au bout. Il n’est pas rare que nos aspirations les plus légitimes se soldent par un échec. Vierge Marie, donne-nous de vaincre le découragement et de poursuivre notre route jusqu’au bout. Je vous salue, Marie…
LE CRUCIFIEMENT ET LA MORT DE JESUS.
« Ils le crucifièrent ainsi que deux autres … Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est achevé », et inclinant la tête, il remit l’esprit. » (Jean 19,28-30)
La mort de Jésus, est pour Marie, la mort de son enfant, de son unique. Il n’y a pas de mot pour décrire cette douleur. La mort nous enlève nos êtres chers. Un jour, elle nous enlèvera nous-mêmes à l’affection de ceux qui restent C’est notre ennemie de toujours. Mais quand elle enlève un enfant à sa mère, à ses parents, elle est particulièrement cruelle. Vierge Marie, donne-nous, donne à tous ceux qui pleurent, de vaincre le découragement et de vivre dans l’espérance. Je vous salue, Marie …
JESUS EST DESCENDU DE LA CROIX ET REMIS A SA MERE.
« Le soir venu, arrive un homme nommé Joseph d’Arimathie. Prenant le corps, Joseph l’enveloppa dans un linceul. » (Matthieu 27,57.59)
Cet enfant qu’elle a porté à Bethléem lui est rendu. De Bethléem au Golgotha, une trentaine d’années. De Bethléem au Golgotha une vie remplie d’acquiescements, de choix parfois difficiles. De Bethléem au Golgotha, la même marche en avant Quand nous hésitons dans nos choix, quand nous avons peur d’aller de l’avant, quand nous fuyons nos responsabilités, Vierge Marie, que l’exemple de ta vie nous mette toujours à l’écoute de ton fils Jésus. Je vous salue, Marie…
LA MISE AU TOMBEAU.
« Joseph le déposa dans une tombe qui était creusée dans le rocher et il roula une pierre à l’entrée du tombeau. » (Marc 15,46b)
Marie gardait toutes ces choses en son cœur, toutes ces paroles d’espérance de son Fils, tous ces gestes, semences de vie véritable, tout cet amour qui ne peut se perdre. La mort ne peut enfermer, même sous la plus lourde dalle, une vie d’amour. Elle ne peut être plus forte que l’espérance. Elle n’a pas le dessus sur l’amour. Vierge Marie, donne-nous de partager ton attente et ton accueil de Jésus ressuscité. Je vous salue, Marie…
U.P.N. Mouscron, Dimanche 20 septembre 2015.
Les photographies :
