LE « TOUR DES SEPT CROIX » AUJOURD’HUI

Le Nord Éclair, septembre 1995

Après mai 1968 la ferveur des fidèles allaient en régressant pour finalement atteindre le nombre de 500 participants vers l’année 1995.

En 2012, Monsieur l’abbé Philippe Pêtre, alors doyen principal de Mouscron-Comines, souhaitait relancer cette pieuse procession. Avec quelques-uns, dont Messieurs François Nuttin et Léon Selosse (neveu de M. Charles-Clovis Selosse), une nouvelle équipe se mettait en route pour redonner ses lettres de noblesse au « Tour des Sept Croix ». Avec « joie », il restaura le Triduum à Notre-Dame des Sept Douleurs (trois jours de prières et de célébrations) en vue d’inviter et d’inspirer les chrétiens de notre doyenné à cet heureux événements. Et c’est dans ce but que, Monseigneur Guy Harpigny, Évêque du diocèse de Tournai, nous gratifia de sa présence en participant au pèlerinage et à la cérémonie de clôture du « Tour des sept Croix. » Mais hélas, la ferveur populaire et même des chrétiens ne s’enflamma pas plus que cela en continuant à délaisser cette grande tradition spirituelle de notre région.

Mgr. Guy Harpigny entouré de jeunes acolytes du diocèse de Tournai devant l’église de Saint-Barthélemy, le 3 novembre 2015.

Mais à présent laissons la parole à Monsieur l’Abbé Philippe Pêtre, Doyen Principal à Thuin :

Quand avez-vous eu l’idée de lancer le Triduum à Notre-Dame des Sept Douleurs ?

M. le doyen Philippe Pêtre en prière devant la croix Danel, septembre 2013.

J’ai constaté que, d’année en année, le nombre de participants déclinait. J’entendais les anciens évoquer les foules d’autrefois et la participation de tous les « corps constitués » : mouvements de jeunesse, écoles, etc. Il me semblait regrettable aussi qu’un certain nombre de chrétiens engagés ou pratiquants habituels se désintéressaient de cette démarche annuelle de prière et de témoignage public. Je trouvais cela dommage, d’abord pour la réputation des Mouscronnois. Comme je l’ai rappelé alors dans le journal DIMANCHE, Mouscron était connu dans la Belgique chrétienne d’autrefois en raison de l’existence du Tour des sept croix qui était une démarche tout à fait originale et même unique.

Comme pasteur, il m’apparaissait impossible de me contenter de laisser mourir les choses, en prétextant l’usure des coutumes anciennes qui auraient fait leur temps.  J’étais impressionné par l’attachement de certaines villes comme Soignies ou Mons aux processions respectives de saint Vincent et de sainte Waudru où là, à la différence du Tour de Mouscron, il y avait aussi une dimension folklorique trop prégnante. Il me semblait qu’il devait être possible de susciter plus de fierté chez les Mouscronnois qui semblaient dédaigner leur propre patrimoine immatériel. C’est la première raison qui m’a poussé à proposer ce Triduum à l’EAP de l’époque, comme préparation spirituelle à la procession.

Quel a été le contexte ou la situation qui vous a inspiré cela ?

Icônes réalisées en l’honneur de Notre-Dame des Sept Douleurs. Celles-ci se trouvent dans le transept de gauche face à l’autel de Notre-Dame des Sept Douleurs en l’église de Saint-Barthélemy. Elles ont été écrites par Mademoiselle Bernadette Chomez.

Une ancienne animatrice de Vie féminine que je rencontrais par hasard, me sachant doyen de Mouscron, m’avait demandé si je m’y plaisais parce qu’à Mouscron « ça ne volait pas bien haut ». il n’y avait pas de mépris dans cette remarque, au contraire. Elle expliquait ses propos en me racontant que, lors de ses animations sur des questions de fond ou des thèmes précis, peu de femmes réagissaient bien qu’on l’écoutait poliment. Venait toujours le moment où quelqu’un disait « Tout ça est bien beau, mais qu’est-ce qu’on doit faire maintenant » ?

Cette anecdote m’a laissé songeur puisqu’elle rejoignait aussi mes propres impressions, après quelques années de pastorat. La majorité des Mouscronnois préfère l’action aux réflexions trop intellectuelles ou conceptuelles.

Comme dans la plupart des milieux ouvriers, on a besoin davantage de démarches concrètes, de gestes à faire, de symboles qui touchent le cœur. La beauté des choses, le chant et la musique, tout ce qui émeut ont plus d’impact que les paroles et les discours. Je crois que depuis quelques décennies le mépris pour ce qu’on appelle « la dévotion populaire » a éloigné beaucoup de personnes qui exprimaient leur relation à Dieu pour tout ce que cette dévotion propose et véhicule. Bien sûr cette dévotion populaire a ses limites, mais ces dernières ne justifient pas qu’on ne la prenne pas en compte. Le pape François parle de la dévotion du peuple comme d’un « lieu théologique ». Ce qui est quand même un fameux signe de reconnaissance.

C’est la seconde raison de ce Triduum préparatoire au Tour et à la fête de Notre-Dame des Douleurs. J’ai fait la même proposition pour la fête de saint Antoine de Padoue au Mont-à-Leux qui a eu un vrai succès dès le départ. Cela m’a convaincu qu’il fallait tenir compte du langage et des expressions religieuses du peuple qui s’y retrouve bien et en a besoin. C’est dans ce terreau-là et à partir de là qu’on peut annoncer l’Évangile à beaucoup de monde.

Abbé Philippe Pêtre, Doyen Principal de Thuin.

Devant la croix du Christ de la Chaussée du Risquons-tout (septembre 2015)

Actuellement, un petit nombre de chrétiens animés par cette ancestrale dévotion Mariale, essaient de redonner « un souffle de vie » à la procession en l’honneur de Notre-Dame des Sept Douleurs. Aujourd’hui, ils vous lancent un appel à venir vous investir avec eux dans la préparation et l’animation de cette belle procession. En effet, ils ont tant besoin de personnes prêtes à s’investir, même modestement, dans cette belle organisation.

Si vous sentez l’appel de Notre-Dame des Sept Douleurs, n’hésitez pas à vous signaler auprès de Monsieur le doyen principal Michel Vermeulen, ou auprès de Monsieur le diacre Demets Philippe, ou même auprès de notre permanence paroissiale au Shalom de la rue de Menin à MOUSCRON.

D’avance, nous vous remercions pour votre volontariat et votre disponibilité.

Contacts :

Monsieur l’abbé Michel Vermeulen 056/34.75.78

Monsieur le diacre Demets Philippe 056/84.51.71

Permanence paroissiale, 95 rue de Menin à MOUSCRON 059/33.04.45

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