Le Calvaire de l’ancienne Place Verte (Place Emmanuel de Neckere) et « Le Christ Léon »

Sources qui ont inspiré cet article : Les Chapelles de Mouscron par Charles-Clovis Selosse, 1962

« Les Mouscronnois connaissent le Calvaire de l’ancienne Place Verte, mais beaucoup ignorent son histoire. »

UN PEU D’HISTOIRE :

La première chapelle qui se trouvait attenante au transept ouest de l’église Saint-Barthélemy ne contenait que l’Ecce Homo » et était construite en bois.

Vers 1860, elle subit une première restauration. En plus de « l’Ecce Homo », placé dans une niche, on y mit un grand Christ en croix, ayant à ses côtés une « Mater Dolorosa » et l’Apôtre Saint-Jean.

La chapelle subit une nouvelle restauration vers 1930. On lui enlève son cachet ancien en la revêtant de petites briques rouges. La polychromie qui y faisait vivre les statues disparut pour laisser place à la teinte unie.

Le 25 août 1958, on entreprit la réfection du vieux Calvaire. Les statues retrouvèrent leur beauté et leur fraîcheur. Des tubes au néon y furent placés alors que la ville illuminait l’église et l’hôtel de ville.

L’ECCE HOMO, SON HISTORIQUE :

Léon Deltour, qui s’était marié avec Euphrosine Van Lerberghe, le 22 octobre 1806, fit son voyage de noces à Lille et découvrit au monde piété un « Ecce Homo » qui lui plaisait beaucoup. Plus tard, Léon Deltour fut frappé d’une attaque d’apoplexie. Il se rappela la statue et voulut la retrouver. Il manda quatre hommes pour aller la chercher et ceux-ci, comme pour l’aller, la ramenèrent à pied (+/- 25 km) en se relayant, car la statue était très pesante. Léon Deltour en fut très heureux et fit ériger la chapelle attenante au transept de l’église, en face de son habitation. Ainsi, de son lit de souffrance, il pouvait voir le Christ souffrant.

La statue est une œuvre du XVIIIème siècle. Elle est en chêne et mesure 1 m. 75. Elle représente le Christ flagellé, debout, les bras ramenés sur le devant du corps, recouvert d’un manteau. La tête couronnée d’épines, les poignés liés, la main gauche tient un roseau, tandis que la droite retient les plis du manteau.

Entre 1971 et 1985, des travaux de restauration de l’église Saint-Barthélemy furent entrepris. À la fin des travaux, la statue n’est pas replacée dans sa niche d’origine, mais au sein de l’église telle que nous pouvons l’apercevoir aujourd’hui.

LA DÉVOTION :

Le Calvaire dans son état actuel

Elle y était autrefois forte à l’honneur. On y venait prier pour la guérison des névralgies, des maux de tête, méningites, des furoncles.

Avant la dernière rénovation, de nombreux « ex voto » s’y trouvaient et des vierges brûlaient en nombre à longueur de journée, à un tel point qu’un jour, la cire qui s’était épanchée, alimenta un vaste brasier. L’incendie fut maîtrisé rapidement grâce a un voisin armé d’un seau d’eau qui, après plusieurs aller-retour depuis son logis à la chapelle, pur éteindre le feu dévorant.

Les pèlerins déposaient leurs offrandes pour payer les bougies, dans une boîte qui se trouvait sous la fenêtre d’une maison qui se trouvait sur la Place Verte et qui était celle de Madame Anne-Catherine Cattoire.

De nos jours, la dévotion au Christ flagellé s’est quelque peu perdue, hormis peut-être le Vendredi saint où quelques mains pieuses viennent y porter quelques bougies.