$\"Ordination$ <\/a>

Recto de la carte souvenir de son ordination<\/p><\/div>\n

Vers la fin des ann\u00e9es 60, un jeune homme \u00e2g\u00e9 de plus de 20 ans, issu d\u2019un milieu ais\u00e9 de Lendelede en Flandre, re\u00e7oit de plus en plus en son c\u0153ur l\u2019appel \u00e0 devenir pr\u00eatre au service du Seigneur. \u00c0 l\u2019exemple de son oncle qui \u00e9tait pr\u00eatre, Jean-Pierre sent au plus profond de son \u00eatre qu\u2019il est consacr\u00e9 \u00e0 ce beau service d\u2019\u00c9glise. Il souhaite entrer dans un s\u00e9minaire francophone, et si possible, un jour, \u00eatre appel\u00e9 \u00e0 servir dans un milieu populaire. C\u2019est ainsi qu\u2019il se pr\u00e9sente aupr\u00e8s du dioc\u00e8se de Tournai qui, apr\u00e8s un temps prop\u00e9deutique, accepte de l\u2019accueillir comme postulant.<\/p>\n

Il entreprend ses \u00e9tudes aux s\u00e9minaires de Bonne Esp\u00e9rance et de Tournai. Arriv\u00e9 plus ou moins au milieu de sa formation, des doutes embrouillent peu \u00e0 peu son c\u0153ur et son esprit, au point qu\u2019il finit par demander \u00e0 ses sup\u00e9rieurs de pouvoir marquer une pause dans son cheminent, et pour pouvoir prendre un chemin de certitude au sujet de sa vocation.<\/p>\n

$\"Ordination$ <\/a>

Verso de la carte souvenir de son ordination<\/p><\/div>\n

Jean-Pierre marque donc une pause et s\u2019engage dans la vie professionnelle comme comptable dans une petite fabrique de bois de la r\u00e9gion de Bruxelles. L\u00e0, me disait-il, j’ai appris ce que sont les valeurs d\u2019un travailleur, les difficult\u00e9s auxquelles l\u2019ouvrier devait faire face dans sa vie, quels \u00e9taient les vouloirs-vivre du monde populaire.<\/em> Dans son travail il n\u2019h\u00e9sitait pas \u00e0 d\u00e9passer ses heures de prestations, en aidant b\u00e9n\u00e9volement apr\u00e8s son temps de travail, les ouvriers dans leurs multiples t\u00e2ches manuelles et manutentionnaires. Ce qui permettait le soir \u00e0 ces travailleurs de pouvoir rentrer un peu plus vite chez eux. Il \u00e9tait appr\u00e9ci\u00e9 de ses coll\u00e8gues, au point que l\u2019un d\u2019entre eux, allait l\u2019inviter \u00e0 rejoindre la J.O.C. (Jeunesse Ouvri\u00e8re Chr\u00e9tienne.) Avec eux, il allait se familiariser encore plus avec la culture ouvri\u00e8re et son mode de pens\u00e9es, son langage particulier, ses besoins, ses aspirations, sa foi ou sa qu\u00eate de sens au sujet de l\u2019existence m\u00eame. Avec cette jeunesse, il apprend le Voir-Juger-Agir qui est la m\u00e9thode de r\u00e9flexion critique dans le sens de l\u2019engagement, et qui nourrit intellectuellement et spirituellement tous les Jocistes. Il en fait sa principale m\u00e9thode de discernement, elle devient pour lui une part importante de sa vie. Finalement, \u00e0 travers tout ce v\u00e9cu et ces exp\u00e9riences, il per\u00e7oit \u00e0 nouveau l\u2019appel \u00e0 servir Dieu et son \u00c9glise dans le monde populaire. Il se repr\u00e9sente aupr\u00e8s du dioc\u00e8se de Tournai, celui-ci le r\u00e9admit dans le cheminent presbyt\u00e9ral pour y achever sa formation.<\/p>\n

Dans le courant de l\u2019ann\u00e9e 1975, le besoin se faisant sentir, Monsieur l\u2019abb\u00e9 Florizone cur\u00e9 de la paroisse de la Sainte-Famille qui se trouve dans le quartier du Tuquet \u00e0 Mouscron, introduit une demande aupr\u00e8s de Monseigneur Himmer pour avoir un nouveau vicaire. Tr\u00e8s vite, apr\u00e8s avoir consult\u00e9 son presbyterium, celui-ci apporte une r\u00e9ponse favorable en lui d\u00e9tachant un jeune diacre, Jean-Pierre Dassonville. Il dit au petit cur\u00e9 de la paroisse : \u00ab\u00a0Nous vous donnons le meilleur !\u00a0\u00bb<\/em> Cf. Mlle Gaby Florizone. Le meilleur non pas en sup\u00e9riorit\u00e9, mais le meilleur parce que le c\u0153ur du jeune diacre r\u00e9cemment ordonn\u00e9 \u00e9tait essentiellement port\u00e9 et tourn\u00e9 vers le monde populaire. Quoi de mieux adapt\u00e9 pour une paroisse si majoritairement ax\u00e9e vers le monde des travailleurs.<\/p>\n

$\"Jean-Pierre$ <\/a>
Jean-Pierre alors diacre en compagnie de M. le cur\u00e9 Florizoone<\/p><\/div>\n
En moins d\u2019un an, Jean-Pierre a \u00e9t\u00e9 tr\u00e8s vite adopt\u00e9 par les membres de la paroisse. Les jeunes l\u2019appelaient d\u00e9j\u00e0 \u00ab\u00a0JP\u00a0\u00bb<\/em>, et les adultes avaient pour lui un tr\u00e8s grand respect. Il suscite tr\u00e8s t\u00f4t des vocations au sein de la communaut\u00e9, entre autre \u00e0 l\u2019un pour devenir diacre permanent, et a le souci de former et de mettre en route les la\u00efcs sur tous les chantiers des diff\u00e9rentes pastorales\u00a0: Cat\u00e9, Chorales, Patro, J.O.C., Conseil Pastoral Local, Solidarit\u00e9, Enseignement, etc. Mais plus encore, il fut aussi un \u00ab\u00a0pi\u00e9ton \u2013 errant\u00a0\u00bb<\/em> dans le quartier du Tuquet pour aller \u00e0 la rencontre des familles et des jeunes du monde populaire. Les jeunes de la rue l\u2019appelaient \u00ab\u00a0Coluche\u00a0\u00bb<\/em> \u00e0 cause de son allure clownesque et de ses cheveux toujours en pagaille. Ils aimaient son rire aquatique et tr\u00e8s communicatif, sa gentillesse naturelle. Il est vrai que physiquement, il ressemblait beaucoup au com\u00e9dien humoriste\u00a0! Ces familles populaires, pourtant si loin de l\u2019\u00c9glise aimaient l\u2019habiller de v\u00eatements faits de mains propres, voir tricot\u00e9s artisanalement, et elles l\u2019invitaient r\u00e9guli\u00e8rement \u00e0 manger, \u00e0 prendre un repas chez elles\u00a0! Jean-Pierre se faisait une grande joie d\u2019entrer dans ces maisons et de participer \u00e0 ces petits gueuletons festifs et familiaux.<\/p>\n
Deux t\u00e9moignages du monde populaire :<\/em><\/h3>\n
Une maman nous t\u00e9moignait\u00a0: \u00ab\u00a0Il arrivait chez nous, s\u2019asseyait, enlevait de moiti\u00e9 de son soulier droit et se massait la cheville. Pour rigoler nous lui disions que cela allait sentir mauvais et lui, poussant un rire fort \u00e9clatant du style Houa houa houa houa houa nous dit en riant\u00a0: que c\u2019\u00e9tait-l\u00e0, chez lui, un tr\u00e8s grand signe d\u2019ouverture. Il avait une sacr\u00e9e r\u00e9partie\u00a0!\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n
Un autre\u00a0: \u00ab\u00a0Personnellement, c\u2019est dans la rue que je l\u2019ai rencontr\u00e9 pour la premi\u00e8re fois. J\u2019\u00e9tais avec mon ami dans la rue Jean Jaur\u00e8s et celui-ci me dit\u00a0: Tiens, voil\u00e0 Coluche, c\u2019est un cur\u00e9 sympa\u00a0! Il me pr\u00e9sente Jean-Pierre, celui-ci me demande mon \u00e2ge, je lui dis que j\u2019avais 15 ans. Nous lui demandons \u00e0 notre tour son \u00e2ge, il nous dit : J\u2019ai 19 ans (Il en avait 32.) Nous ne le croyons pas, nous lui demandons de le prouver \u00e0 l\u2019aide de sa carte d\u2019identit\u00e9. Il sort sa carte et d\u2019un geste rapide, voir trop rapide, il nous la pr\u00e9sente et la remet aussi vite dans sa poche en \u00e9clatant de rire. Bref, il est bien \u00e9vident que nous n\u2019avions rien vu\u00a0! Mais il nous faisait rire. Au cours du temps et des rencontres nous allions devenir de v\u00e9ritables amis.\u00a0\u00bb<\/em><\/p>\n
Beaucoup de ces rencontres allaient devenir chez lui le signe d\u2019une tr\u00e8s grande f\u00e9condit\u00e9 minist\u00e9rielle. En elles et d\u00e8s l\u2019ann\u00e9e 1983, il allait puiser des sources, des inspirations aupr\u00e8s des individus rencontr\u00e9s au fil des hasards, et faire de quelques-uns d’entre eux, des participants aux quelques projets pastoraux qui allaient na\u00eetre dans le courant des ann\u00e9es 1984 et 1985. De nouvelles conversions et vocations allaient aussi en surgirent.<\/p>\n
\u00ab\u00a0J\u2019ai besoin de toi, il faut faire quelque chose\u00a0!\u00a0\u00bb<\/em><\/h3>\n
Cf. Jean-Pierre Dassonville<\/em><\/p>\n
$\"Rassemblement$ <\/a>En octobre 1983, la paroisse est triste, Jean-Pierre s\u2019en va pour une autre mission.<\/p>\n
Le 19 novembre 1983, Monseigneur Huard \u00e9v\u00eaque de Tournai, envoie Jean-Pierre dans une nouvelle mission. Il re\u00e7oit la charge de l\u2019animation de la Pastorale des Jeunes de Mouscron-Comines. Il se sent seul et lance un cri : \u00ab\u00a0J’ai besoin de toi, il faut faire quelque chose !\u00a0\u00bb <\/em>Apr\u00e8s cet appel, plus tard, il avoua qu\u2019il ne savait pas trop quelle direction il devait prendre pour cette animation, mais que finalement, ce sont les jeunes eux-m\u00eames qui l\u2019avaient mis sur la voie.<\/p>\n
Il y aurait beaucoup de choses \u00e0 partager, mais sans trop vouloir entrer dans des chroniques, nous vous partageons un document t\u00e9l\u00e9chargeable au format PDF, partie infime de son histoire, de la cr\u00e9ation et de la naissance de la Maison Cardijn. Ce document est in\u00e9dit car \u00e9crit de sa main. Il y parle plus particuli\u00e8rement du mouvement de jeunes sans emploi \u00e0 l’occasion du rassemblement des jeunes d’octobre 1985 qui avait pour cadre l’ann\u00e9e mondiale de la jeunesse. Mais d\u2019autres, vous par exemple, vous pourriez\u00a0\u00ab\u00a0compl\u00e9ter\u00a0\u00bb<\/em> cet \u00e9crit et cette vie comme nous l’aurait si bien dit Jean-Pierre. Pourquoi pas ? Remplissez \u00e0 votre tour les petits manques ou les petits vides historiques qui auraient pu \u00eatre omis.<\/p>\n
T\u00e9l\u00e9charger :\u00a0Tu es jeune et sans emploi, Jean-Pierre Dassonville – Oct 1985<\/a><\/p>\n
Bonne lecture \u00e0 tous\u00a0!<\/p>\n
N\u2019h\u00e9sitez pas \u00e0 nous faire parvenir vos petits t\u00e9moignages\u00a0en nous contactant \u00e0 notre adresse E-Mail stipul\u00e9 dans la page info de notre site Internet.<\/p>\n
$\"Camp$ <\/a> $\"Camp$ <\/a><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"
C’\u00e9tait il y a quarante ans Le 27 juin 1976, Jean-Pierre Dassonville \u00e9tait ordonn\u00e9 pr\u00eatre par Monseigneur Himmer \u00e9v\u00eaque de Tournai. Gen\u00e8se de cette m\u00e9moire\u00a0: \u00ab\u00a0Nous vous donnons le meilleur\u00a0\u00bb Cf. Monseigneur Himmer Vers la fin des ann\u00e9es 60, un jeune homme \u00e2g\u00e9 de plus de 20 ans, issu d\u2019un milieu ais\u00e9 de Lendelede en Flandre, re\u00e7oit de plus en […]<\/p>\n","protected":false},"author":6,"featured_media":3072,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_oct_exclude_from_cache":false,"footnotes":""},"categories":[77,78],"tags":[132,133],"class_list":["post-3031","post","type-post","status-publish","format-standard","has-post-thumbnail","hentry","category-histoire","category-memoire-du-passe","tag-histoire","tag-memoire-du-passe"],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3031","targetHints":{"allow":["GET"]}}],"collection":[{"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/users\/6"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=3031"}],"version-history":[{"count":63,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3031\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":15931,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/3031\/revisions\/15931"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/media\/3072"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=3031"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=3031"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/www.paroisse-mouscron.be\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=3031"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}